Esthétique par défaut

L'idéologie parfum vanille

Etienne Cliquet, Août 2002

(revue et corrigée en août 2021)



Qu'est ce qu'une interface par défaut ?

  1. D'où vient ce texte ?

    A la limite du reconnaissable, l'esthétique par défaut peut parfois désarmer l'utilisateur par sa simplicité voire être interprétée comme une erreur (défaut) et son contenu ignoré. L'esthétique par défaut est née sur Internet de la relation entre humains et machines. Le collectif Téléférique auquel j'ai appartenu utilisait un site dont l'interface est par défaut. C'est de cette expérience que provient ce texte en référence à http://www.teleferique.org et ftp://ftp.teleferique.org0 à titre d'exemples. L'esthétique par défaut s'applique moins à une oeuvre ou un auteur, qu'à un choix collectif, un contexte de travail et de diffusion sur le réseau. Notre interface est absente de design1. Elle n'a pas été conçue par un designer ou tout autre humain mais par le programme de la machine (serveur). « Par défaut » en informatique signifie une valeur définie dès le début de l'exécution du programme, avant que l'utilisateur ne la modifie. Au démarrage, l'affichage est initialisé par défaut2. Son apparence est définit par le programme, le logiciel qui permet de voir le site. « Défaut » vient du vieux français défaute, défaillir c'est à dire « faillir dans », « manquer à ». Est beau ou réussi ce qui manquerait à certaines règles ou croyances dans le design, une beauté par contumace.

  2. Init interface

    Un site commence toujours par le transfert d'un fichier vers un serveur à l'aide d'un logiciel FTP (File Transfert Protocol) qui le place dans un répertoire précis. Bien que tous les sites sur le Web soient structurés par une arborescence de dossiers contenant des fichiers, celle-ci demeure le plus souvent invisible, cachée du visiteur. Nous avons choisi de la montrer. Notre site donne accès à un ordinateur distant, utilisable par les membres de notre collectif et visible par tous sur le Web. S'y connecter revient à scruter la micro-architecture du disque dur de notre serveur situé quelque part en banlieue Parisienne. On y voit les dossiers et fichiers qu'il contient, ainsi que la date de création, le poids et éventuellement un descriptif de chacun d'eux. En vous connectant pour la première fois, il se peut que ces quelques dossiers vous rappellent vos premiers pas en informatique ou votre première connexion Internet. Qui n'a pas perlé de sueur à l'ouverture d'un ordinateur et ses premiers pas avec la souris et le clavier ? Le monde informatique est un monde d'initiés. L'humain s'initie à l'ordinateur. L'ordinateur s'initialise aux humains. Mais si l'humain a un oubli ou fait une erreur, la machine la rattrape automatiquement. L'interface3 par défaut participe d'un oubli volontaire ou plutôt d'un consensus avec le programme de la machine (serveur). Nous n'avons pas créé de première page comme un livre dont on aurait arraché la couverture. On accède directement au contenu. Sans page d'index porteuse d'une intention humaine les droits d'affichage sont légués au programme. On peut comparer l'esthétique par défaut à un no man's land, terre d'aucun homme. Rassurante comme une barrière au bord du vide, inquiétante comme une réponse officielle, une telle interface renvoie l'humain et la machine dos à dos. Disons inter-dos plutôt qu'inter-face. L'interface est communication entre l'humain et la machine tandis que l'interdos distancie l'humain de la machine. La machine montre son cul, ce geste simple, provocateur et amusant qui trouble l'adversaire.

  3. Stockage et flux

    L'esthétique par défaut met à jour une substrat technique faite de dossiers, de formatages de fichiers destinés à être téléchargés, sauvegardés, classés et comparés. Ici l'art rejoint la technique qui partage la même racine du grec ancien tékhnê. L'histoire d'Internet laisse apparaître deux logiques d'accès, le flux d'un côté et le stockage de l'autre (FTP, peer2peer, NAS et autres serveurs de stokage en réseau). Le flux d'informations est actualisé en continu (journeaux, blog, flux RSS, Tweet), un contenu soumis aux événements et à la nouveauté mais indépendant de son support technique. À la différence d'un flux, un fichier reste encapsulé dans un certain formatage (image au format .jpg ou .raw, logiciel au format .rem, etc.) localisable dans un espace disque à une certaine adresse (URL4 ou adresse IP). auquel est attribué une date et des meta-données. L'esthétique par défaut révèle le contexte technique d'Internet et de l'informatique, l'histoire de la fiche, du fichage et du fichier qui appartient à l'histoire du savoir autant que de la police.

Art vs design

  1. Monopole du design

    Dix ans après l'ouverture d'Internet au grand public grâce au Web, la création d'interface est devenue une affaire de graphistes, un état de fait indiscutable (y compris dans les écoles). Figées par une charte graphique, les interfaces sont devenues bien souvent un écran à Internet voilant sa profondeur arborescente, rhizomatique ou en treillis. Par un acte d'abandon, l'interface par défaut laisse la machine se représenter elle-même et produire ainsi ses propres codes culturels (figuration de la mémoire, du temps, de la hiérarchie) à contrario d'un graphisme dicté par le soucis d'image de marque. Si je compare les compétences d'autres domaines, le monopole du graphisme me semble d'ailleurs discutable. Les architectes pourraient mieux que quiconque réaliser un site parce qu'au fond une arborescence est une architecture ? L'esthétique industrielle (design objet) est bien plus compétente pour faire une interface parce que c'est une question d'ergonomie ? Les designers textile sont plus à même de comprendre les ordinateurs dont les ancêtres sont les métiers à tisser Jacquard ? Notre site est collectif. Plusieurs personnes participent à sa réalisation, son évolution. Raison pour laquelle il n'y a donc pas un graphisme hégémonique mais une esthétique par défaut pour l'ensemble. Une telle interface est reposante parce qu'elle évite l'écueil d'une Nième création originale, dépendante des aléas de la mode et la technologie. D'un autre coté, il ne s'agit pas d'interdire le graphisme sur notre serveur. Chacun peut localement adopter une esthétique propre s'il le désire dans le répertoire qu'il occupe. Que ce soit pour un catalogue papier ou la création d'un site sur internet, les artistes se voit affiliés systématiquement des graphistes pour créer un habillage de leur travail, pour des raisons de communication qu'invoquent les institutions, galeries ou artistes eux-mêmes. Pris en otage par la communication, nous avons décidé de nous organiser. De la même manière que les astronomes se regroupent en association depuis plusieurs années pour lutter contre la pollution lumineuse qui les empêche d'observer les étoiles la nuit, l'esthétique par défaut définit un cadre visuel dans un environnement de communication surchargé d'informations. The sky is the ultimate art gallery just above us dit Ralph Waldo Emerson de l'International Dark-Sky Association. C'est sans doute valable pour Internet où la publicité et la communication absorbe l'attention par tous les moyens.

  2. Nos chemins se séparent

    Les relations qu'entretiennent l'art et le design aujourd'hui évoluent. Artistes et designers semblent inverser leurs compétences et champs d'actions. Ils se croisent plutôt que de se fondre. Tandis que de plus en plus de designers exposent dans les musées ou galeries, de nombreux artistes s'infiltrent dans le réel et le quotidien, cherchant à se faire oublier. Le design quitte le cadre de vie pour infiltrer l'espace neutre d'exposition. Beaucoup de jeunes designers en rentrant au musée ou en galerie accèdent au statut d'auteur. Ils proposent un modèle (série limitée, prototype), des concepts pour la vie (tendance, prospective), non plus des objets à vivre. Pendant ce temps, certains artistes quittent sur la pointe des pieds l'espace d'exposition qu'ils jugent ne plus être un espace d'autonomie critique mais un canal de communication parmi d'autres. Ou bien, comme c'est mon cas, ils n'y entrent jamais vraiment. Ma réinsertion s'accomplit dans la permanence du réel dont Internet fait maintenant parti. Déjà-là, par défaut, il m'a suffi de pousser la porte pour y entrer. Une interface par défaut est libre à l'inverse d'une interface « Multimédia » payante réalisée par exemple avec Macromedia FlashTM qui coûte 599 euros à ce jour (10 juillet 2002). Sur Internet, le concept de libre est différent de gratuit. Libre signifie que le concept d'argent n'opère pas. Nous ne sommes pas pauvres. Bien au contraire, nous nous sommes enrichis sans posséder. Par défaut, l'information peut circuler librement sur Internet, au profit de tous et non de quelques uns. Les outils sont accessibles librement par tous (domaine public, licence GPL, Copyleft).

  3. Usage esthétique

    Cet accueil chaleureux du design par l'exposition est possible depuis que les musées sont des espaces culturels. Les musées ont intégré la communication et le marketing à leurs activités. Dans les années 60, on se demandait à Paris pourquoi les expositions étaient désertées par le public. La naissance de Beaubourg a coïncidé avec l'ouverture de l'art au grand public et à d'autres domaines. L'espace neutre d'accrochage a cédé la place à un lieu d'art engagé dans sa propre communication. Si art, design et marketing sont réunis dans un même projet, leurs intentions sont-elles les mêmes. Art, design et marketing ont ils le même usage de l'esthétique et de la communication ?
    Les graphistes du palais de tokyo, M/M, interviewés dans Art Press (Juillet 2001), réclamaient être artistes davantage que les artistes dont ils réalisent la communication. Il s'agit peut être d'une stratégie pour donner l'image d'une relation artiste-designer fondée sur la collaboration plutôt que la sous-traitance. Si collaboration il y a, il me semble pourtant qu'un designer et un artiste n'utilise pas l'esthétique de la même façon. Le design utilise l'esthétique comme moyen et l'artiste l'utilise comme une finalité sans fin.
    La limite entre design et marketing semble s'estomper également de plus en plus. Marketing et design proposent des services concomitants. Naomi Klein dans No logo décrivant l'évolution de la marque sans produits distingue les principes suivants : processus d'abstraction de la marque comme image au dépend de l'objet fabriqué, valeur ajoutée conceptuelle de celle-ci, contexte d'achat « expérienciel » (IKEA), marketing viral (Starbuck). Les produits n'ont plus d'importance. Faire de l'image un produit est privilégié de la même manière qu'un bureau de style qui réalise un cahier de tendance plutôt qu'un objet. Design et marketing se chevauchent mais ils n'ont pas le même usage de la communication. Le marketing utilise la communication comme moyen pour vendre tandis que le designer utilise la communication comme fin en soi.

Programmeurs des interfaces par défaut

  1. Langage machine

    Le programme génère « l'interface par défaut ». Le programmeur à réalisé le programme en codant5 en langage machine du texte exécuté par l'ordinateur. Le texte est natif du monde de l'ordinateur. L'interface par défaut est souvent textuelle par défaut. Le texte, plus léger et maniable que l'image à afficher à l'écran transite aussi beaucoup plus vite sur Internet. Il y a quelque chose du codeur dans l'interface par défaut : rien de personnel, subjectif mais une distinction plus large, propre à la communauté qui dans l'ombre sont les artisans de l'informatique et des réseaux. « Artisans » me fait penser au mot Hacker8. A l'origine, hacker est quelqu'un qui fait des meubles à la hache. Pas du tout design !

  2. Jouer à Dieu

    Dans divers dictionnaires du Jargon informatique (Linux-France et Tuxedo) on peut lire deux termes s'approchant de « par défaut » : Canonique et Vanilla. Canonique6 veut dire conforme aux canons de l'église. Il s'agit d'une ironie mais à y regarder de plus prêt cette allusion religieuse est justifiée. L'activité du programmeur, coder, donner des instructions à la machine, constitue de la parole en acte. Dans de nombreux manuels d'informatique, le premier exercice est le même : réaliser un programme qui affiche à l'écran « Hello World ! ». Le programme dit bonjour au monde. Le code est devenu programme en venant au monde par la parole. La définition de verbe dans la religion chrétienne est la parole de Dieu. On peut lire dans l'ancien testament : « Par la parole de Yahvé les cieux ont été faits ». Programmer peut être ressenti comme jouer à Dieu. Prenons l'exemple d'un programme très simple, un compteur qui affichera 1 puis 2 3 4 5 6 7 jusqu'à l'infini. :
    // en pseudo code on aura une syntaxe de type :
     
    i=0          // initialisation du compteur à 0
    loop:        // création d'une boucle dans le programme
      print i    // affichage du compteur 
      i=i+1      // incrémentation du compteur
    goto loop    // retour à la boucle
    
    
    // en langage C standard, l'instruction tient en une ligne :
     
    for(i=0;;i++) printf("%d ",i);
    
    Une ligne de code suffit à générer un processus sans fin, pas plus intéressant je l'admets que de tourner en rond dans une pièce carrée... Le mot français ordinateur a aussi des origines théologiques. Celui qui a proposé de traduire computer par ordinateur, Yves Perret, a justifié son choix en précisant : Ordinateur se trouve dans le dictionnaire Littré comme adjectif désignant Dieu en tant qu'il est celui qui met de l'ordre dans le monde par le verbe.
    Certains jeux de rôle en ligne multi-joueurs comme le MOO (Mud Object Oriented), procèdent de la même façon pour construire des mondes virtuels avec du texte. Une certaine commande me permet de créer une chaise. Je la voudrais rouge et quiconque en réseau en lira la description constatera qu'elle est rouge. Si un joueur déplace ma chaise dans un autre endroit du jeu, il ne sera plus accessible à l'emplacement initial. Le monde semble alors accessible, sans un geste, assis sur son siège à accoudoir par l'utilisation de quelques mots au clavier.

  3. Parfum vanille

    L'autre terme s'approchant de « par défaut » dans le jargon informatique est Vanilla7, la vanille étant le parfum de glace le plus répandu. D'une manière plus générale, Vanilla connote connote quelque chose d'ennuyeux. Un programme informatique parfum vanille est une version ordinaire de celui-ci, une version sans options, sans boutons sophistiqués. La vanille suggère donc un goût pour la standardisation et l'uniformisation et le conformisme. La plupart des langages de programmation ont été inventés par des américains et sont tous écrits en anglais. Les instructions comme Printf ou les opérateurs comme if else, for, while, switch, communs à de nombreux langages informatiques, inondent uniformément la vie et la vue de programmeurs du monde entier. La programmation est un langage hégémonique comme le globish est la langue dominante dans le monde des affaires. La vanille est au goût ce que la programmation est au langage, un phénomène de standardisation massif, un communisme esthétique non pas exubérant comme Andy Warhol mais simple et savoureux. Notre alphabet phonétique occidental en permettant de parler plusieurs langues à l'aide des mêmes signes a constitué dores et déjà selon Marshall Mc Luhan une technique d'uniformisation : « La civilisation est basée sur l'alphabétisation parce que l'alphabétisation en prolongeant le sens de la vue dans l'espace et dans le temps, le rend capable d'uniformiser les cultures ». Cette uniformisation est à l'oeuvre dans la communication par SMS au point que certains jeunes chinois à force d'écrire en pinyin perdent peu à peu la mémoire des sinogrammes. Mais la vanille est avant tout une épice que les conquistadors espagnols ramènent du Mexique en Europe marquant l'essor de la domination coloniale. Derrière la joliesse surranée parfum vanille se profile l'histoire de l'exploitation primitive d'une denrée exotique et son assimilation dans le commerce mondial.

  4. Spirituel et rationnel à la fois

    Vanilla et canonique sont-ils des termes caractéristiques d'une pensée puritaine telle qu'elle se manifeste dans des courants aux États-Unis comme le Tea party ? Malgré la rigueur logique requise pour programmer, la langue vernaculaire des informaticiens regorge de jeux de mots plus spirituels que dogmatiques. La rigueur rationnelle implacable de la programmation a en effet de quoi faire péter les plombs des informaticiens ? La logique poussée dans ses retranchements permet la construction de situations impossibles et mondes absurdes. La science-fiction en regorge. Pierre Versins, l'auteur de l'encyclopédie de l'Utopie, de la Science-fiction et des voyages extraordinaires, appelle la science-fiction « conjecture romanesque rationnelle ». Ce n'est aussi pas un hasard si les jeux visuels sur la perspective du peintre Escher fascinent les hackers. On peut le regretter comme les médecins qui adorent le peintre Dali parce qu'il représente des corps malades et tordus. L'apparente austérité de l'esthétique par défaut masque en réalité une propension au jeu. L'interface est initialisée par défaut comme la première partie d'un jeu qui commence.

Esthétique par défaut

  1. Ma petite bureaucratie

    Chacun est dores et déjà familier aux interfaces par défaut sans forcément le savoir. Tous les ordinateurs et systèmes d'exploitation en sont équipés (Mac, Windows, Unix). Votre ordinateur est la métaphore d'un bureau, fait de fichiers rangés dans des dossiers. Tous les ordinateurs personnels sont des petites administrations bureaucratiques et potentiellement des mouchards.
    L'esthétique par défaut est proche de l'esthétique administrative impersonnelle de l'art conceptuel, en particulier « File card » réalisé en 1971 par Robert Morris constitué de 44 fiches décrivant par le language le processus de fabrication de l'œuvre.
    La vie contemporaine elle-même nous impose de nombreuses situations par défaut. Quand on se lave les mains à un robinet dans un bar dont on ignore la température de l'eau, celle-ci est par défaut et le plus souvent glacée. Au saut du lit sans pouvoir manger ni vous doucher parce que vous êtes en retard au travail, vous vous habillez par défaut, avec les vêtements qui vous tombe sous la main, ceux de la veille par exemple. Quelque chose de la sociabilité vient à manquer, à faillir. Devient beau non l'absence de choix mais l'absence de pseudo-choix qui équivaut à la fameuse réponse de Bertleby : « I would prefer not to ».

  2. Par défaut et Ready-made

    D'un point de vue linguistique, « Par défaut » et « ready-made » sont toutes les deux des locutions, une expression formée à partir d'un groupe de mots et forgée dans le langage courant. « Par défaut » est une locution adverbiale et « ready-made » une locution nominale. En même temps qu'il abandonne la peinture en 1912, qu'elle fait défaut, Marcel Duchamp expose des objets industriels tout-faits qu'il achète au BHV. Thierry de Duve écrit en 1989 : « L'art est une convention de reconnaissance qui repose sur un choix dont Duchamp cerne les implications sociologiques. L'oeuvre n'existe qu'en fonction d'un regard qui l'adopte comme telle et d'une institution qui, l'accueillant, lui donne légitimité et signification ». Une interface par défaut est déjà-choisie plutôt que déjà-faite, un « ready-chosen » plutôt qu'un « ready-made ». Je distinguerais donc « choisir un objet comme acte artistique, l'absence de faire » et « utiliser la technique avec des paramètres par défaut comme acte artistique, l'absence de choix ». Cette absence de choix est motivée par le refus de pseudo-choix : des questionnaires d'identité aux menus déroulants de logiciels et toutes les codes de conduite qui aiguillent la vie sur des voies de garage, des choix qui n'ont rien de nouveaux ou de personnels mais qui maintiennent l'illusion de la liberté de penser dans une société libérale.


Notes :

0 De 1999 à 2005, le collectif Téléférique rassemblait des artistes et des informaticiens autour de projets informatiques à télécharger sur son site (http://www.teleferique.org) et l'organisation de démos dans des institutions (musée, galerie, centre d'art) ou de manière sauvage.

1 Design : Mode de création industrielle qui vise à adopter la forme des objets (appareils, outils, machine) à la fonction qu'ils doivent remplir tout en leur conférant une beauté plastique qui rende agréable leur utilisation. Robert

2 Ainsi notre site Web est accessible à l'internaute en « mod_autoindex » du serveur Apache sous Linux, mode d'indexation automatisé des répertoires. Notre site FTP est défini quant à lui par le navigateur (logiciel client) que ce soit Explorer, Netscape, Mozilla ou tout autre logiciel utilisé pour aller sur Internet.

3 Interface : Dispositif grâce auquel s'effectuent les échanges d'informations entre deux systèmes - Interface utilisateur : Ensemble des moyens de dialogue entre l'utilisateur et l'ordinateur, regroupant l'usage des commandes. Limite commune à deux systèmes. Robert

4 URL : Uniform Resource Locator. Sur le web, c'est la méthode d'accès à un document distant, créant ainsi un lien hypertexte. Roland Trique

5 Code : Le code source est la représentation dans un langage humainement compréhensible du fonctionnement d'une oeuvre. Le langage est choisi initialement par l'auteur. Ce langage peut-être également standardisé, normalisé ou tout au moins reconnu et utilisé de la même manière par un ensemble de personnes. Le code source peut être complété de commentaires et de documentation en langage naturel. Le but du code source est d'être utilisé par un dispositif de transformation en langage compréhensible (processeur, compilateur, interpréteur) par une machine numérique (un ordinateur) qui donnera le code machine. L'utilisation de ce code sur la machine donnera l'oeuvre. Erwan Esnault

6 Canonique : Conforme aux canons de l'église - Application, forme canonique : formulations mathématiques liées de façon privilégiée à une structure. Eric S.Raymond

7 Vanilla : La vanille est le parfum préféré des américains en matière de crème glacée. Caractérise une technique standard et très classique. Exemple : The Mandelbrot set is the vanilla job of many fractal browsers. Roland Trique

8 Hacker : Accro, fana d'informatique (à l'origine, quelqu'un qui fabrique des meubles à la hache). Eric S. Raymond


Liens :

Le Jargon Français (le jargon français par Roland Trique incluant la définition de l'esthétique par défaut)
Ken Coar (programmeur du "mod_autoindex" du serveur web d'Apache, interface par défaut)
Kevin Hugues (designer des icônes d'Apache, 1993)
Jean-François Pillou (auteur d'un texte sur l'origine des ordinateurs)
Ralph Waldo Emerson (International Dark-Sky Association)
Tour Martini (l'esthétique pa défaut vu par Yves Bernard et Alain Geronnez)
Pseudodictionary (connotation argotique de "par défaut", définition de lbd)
New Mediaeval Aesthetic (signe avant-coureur de l'esthétique par défaut par Rebecca E. Zorach, 1994)
Conférence sur l'esthétique par défaut lors des deuxièmes rencontres du CEDAR en ligne, septembre 2002


Remerciements, crédits & licence :

Merci à Sonia Marques pour sa relecture patiente, claire et intransigeante. Merci beaucoup également à Erational, Makoto Yoshihara, Robin Fercoq qui ont participé à l'apparition de ce texte.

Copyright (c) 2002 Etienne Cliquet. Permission est accordée de copier, distribuer et/ou modifier ce document selon les termes de la Licence de Documentation Libre GNU (GNU Free Documentation License), version 1.1 ou toute version ultérieure publiée par la Free Software Foundation, sans Sections Invariables, sans Texte de Première de Couverture, et sans Texte de Quatrième de Couverture.



Dernière modification : août 2001